HISTOIRE DU TATOUAGE


   Info ... Différences, styles, expressions ...etc.

   L'histoire du tatouage est très difficile à retracer, car même s'il s'agit d'une pratique ancestrale, on ne peut pas encore la situer avec exactitude dans le temps.
Peu d'historiens se sont consacrés à sa découverte et son évolution. Même si des anthropologues, ou des tatoueurs dans une démarche personnelle, essaient de découvrir des informations sur l'origine de la décoration corporelle, les recherches ne se limitent pas au tatouage en tant que dessin intradermique, mais impliquent tous types de mutilations du corps.
Toutefois, on peut situer les premiers tatouages au niveau de la préhistoire. En effet, en 1991 a été découvert dans les Alpes Italiennes le corps momifié d'un chasseur néolithique piégé dans le glacier de SIMILAUN, datant de 5300 av. J.-C. Il a été relevé sur lui la présence de petits signes très stylisés et schématiques. Il s'agit du plus vieil exemple de tatouage. Il a également été établi que ces tatouages avaient été pratiqués dans un but médical et avaient une fonction thérapeutique, car situés au niveau des articulations et pouvant donc avoir un effet sur l'arthrose.
Avant cette découverte, le premier tatouage se situait en Egypte avec une momie de 2200 av. J.-C., dont le corps était entièrement tatoué de motifs décoratifs, mais ayant un but plutôt sacré et religieux.
La découverte en Asie centrale d'une momie datant de 500 av. J.-C. offrait, elle, des représentations de créatures imaginaires.
Il est donc réellement difficile de situer précisément le début de cette pratique, ceci aussi bien d'un point de vue historique que géographique.
Mais, partout où le tatouage s'est manifesté il a contribué à marginaliser ses adeptes d'une certaine façon. Il servait à distinguer les classes sociales, à marquer le passage d'un état à un autre, à identifier les esclaves ou les criminels...

TATOUAGES POLYNÉSIENS

C'est dans les peuples dits primitifs, et plus précisément en Polynésie (Îles Marquises et Nouvelle-Zélande) que le tatouage s'est le plus développé. Il marquait généralement l'appartenance à un rang social élevé. Par exemple, chez les Areoïs, la société se divise en classes que la disposition des tatouages sur le corps met en avant. Chaque classe prenant le nom de parties tatouées.
Ainsi, la première classe, la plus élevée, est nommée “jambes tatouées”, la deuxième “bras tatoués”, la troisième “flancs tatoués”...La pratique du tatouage dans ces cultures avait pour but de renforcer la fécondité et les liens avec le surnaturel et le sacré. En Polynésie, le baptême de l'enfant, c'est le tatouage. Pour être inscrit dans la communauté, le polynésien doit passer par des rites imposés par la tribu. C'est alors une cérémonie familiale et religieuse.

Les Îles Marquises

Les tatouages qui y sont effectués sont essentiellement d'ordre esthétique.Toutes les parties du corps sont tatouées, à l'exception de la paume des mains et de la plante des pieds. Plus les dessins sont nombreux, riches et variés, plus la personne est âgée et élevée dans le milieu social. A la fin du XIXème siècle, une personne n'ayant pas le dessus de la main tatouée ne pouvait pas se servir dans la marmite commune. De même, qu'un homme ne pouvait demander la main d'une jeune fille s'il n'avait été préalablement tatoué. C'est donc pour cette raison que le tatouage était effectué dès la puberté. Pendant la cérémonie, les femmes n'étaient pas admises. Le tatouage était effectué par un prêtre sous les chants des spectateurs servant à encourager les futurs tatoués afin qu'ils supportent la douleur. Le jeune nouvellement tatoué ne sortait de chez lui et ne montrait ses tatouages qu'après leur cicatrisation définitive. En ce qui concerne le visage, les chefs pouvaient se le recouvrir totalement alors que les autres membres y apposaient des traces uniquement sur certaines zones de leur corps. Un beau tatouage pour le Marquisien est donc une marque de fierté et d'orgueil, car il nécessite de nombreuses séances et de plus est très douloureux. L'instrument utilisé pour tatouer était un manche de bois (souvent du bambou) sur lequel on fixait des objets les plus divers tel qu'un os d'oiseau, un morceau de nacre, des dents de poisson... Le tatoueur tapait sur cet outil à l'aide d'un petit marteau pour faciliter la pénétration dans la peau. Le colorant était fait à partir de noir de fumée tiré de la noix de Bancoulier (arbre qui pousse dans les îles pacifiques), puis mélangé à de l'eau.

La Nouvelle Zélande

Le tatouage en Nouvelle-Zélande est inséparable du mariage, de ce fait la jeune fille se doit d'être belle en se tatouant le visage. De même, pour l'homme le tatouage est un élément de séduction. Le Maori utilise un élément tranchant (couteau, ciseau...) et non une aiguille pour tatouer. Le tatouage est effectué à l'âge de 20 ans. Celui qui refuse de s'y soumettre est considéré comme efféminé, sans courage et indigne de faire partie de la communauté. Les Maoris sont aussi célèbres pour leurs tatouages recouvrant le visage appelé “MOKO”. Le trafic des têtes tatouées s'étant fortement développé au XIVème siècle, porter un “Moko” c'était aussi le risque d'être décapité. [...] Le “Moko” est une marque de noblesse, il revendique pour celui qui le porte une victoire accomplie.Chez la femme Maori, le tatouage avait également selon la culture locale un pouvoir érotique.

TATOUAGES ASIATIQUES

 Le Japon

Au Japon, le tatouage dès le Vème siècle servait à punir les criminels au même titre que le fait de couper une main ou une oreille. Il avait pour but de marquer l'individu à vie. Au XVIIème siècle, prostituées se tatouaient elles-mêmes sur le bras, le dos de la main, la poitrine ou le visage. C'est donc par cette double pratique (celle du criminel et de la prostituée) que le tatouage a été assimilé aux mauvaises moeurs de la société japonaise. D'où également le mépris des classes supérieures pour ce style ornemental. Le tatouage au Japon connut son apogée entre le XVIIème et le XIXème siècle grâce à un roman chinois du XIVème siècle intitulé “Au bord de l'eau”, dont les héros étaient tatoués de la tête aux pieds. Par la suite, les hommes dont le métier était difficile (pompier, charpentiers...) décidèrent de se faire tatouer. Ils abordèrent alors des tatouages symbolisant des animaux connus pour leur virilité tel que le lion, le tigre, le coq... En 1872, l'empereur Matsuhito interdit officiellement la pratique du tatouage. Mais, cette interdiction ne dura que quelques années. Les motifs des tatouages japonais sont essentiellement figuratifs, tels que fleurs (surtout la chrysanthème qui est la fleur nationale), paysages, animaux (poisson, chat papillon...). L'un des principaux colorants utilisés est bien évidemment l'encre de Chine, mais aussi le vermillon. Les aiguilles utilisées sont en acier et fixées à un manche en os à l'aide d'un fil de soie. Dans la tribu japonaise de “Aïnous”, le tatouage existait depuis la préhistoire, et essentiellement sur le visage féminin. Cette tradition existe toujours, mais le tatouage n'est effectué que sur les femmes et uniquement autour de la bouche et sur le dos des mains. Il se réalisait en trois temps avant le mariage
:- entre 12 et 13 ans, le tatoueur incise les mains et y fait pénétrer le colorant.
- à 15 ans, le tatoueur élargit les premiers tatouages.
- à 18 ans, le tatoueur ajoute d'autres tatouages sur les bras, les épaules, et le dos de la main jusqu'au coude .Le but du tatouage chez les Aïnous est mal connu, et diverses hypothèses ont été envisagées tel que la protection, l'évacuation d'un sang impur, la force...C'est également au Japon qu'a été mis au point un type de tatouage original, le “tatouage négatif”. C'est un tatouage à la poudre de riz et qui n'est visible qu'à certaines occasions (excitation, bain chaud, sous l'emprise de l'alcool...). Le tatouage se teinte alors en rouge. Les japonais le nomment “kakushibori” qui signifie “tatouage caché”.Le tatouage est aussi un rituel, il peut marquer l'entrée dans une communauté, comme par exemple pour les “Yakusas”. Les Yakusas représentent la mafia la plus importante du Japon (environ 100 000 membres). Le nouveau membre a pour obligation de se faire tatouer. Les tatouages des Yakusa sont réputés pour être d'une grande richesse artistique, ce sont de véritables oeuvres d'art pouvant recouvrir le corps dans son intégralité.Les motivations premières du tatouage japonais sont l'appartenance à un groupe et orner son corps d'une oeuvre qui prouve sa virilité. Il est essentiellement pratiqué par les classes sociales les moins élevées, et est également un signe d'identification des criminels et délinquants.


La Chine

L'histoire du tatouage en Chine est récente. En 1986 a été découvert au nord-ouest de la chine des corps assez bien conservés datant d'environ 3000 ans. Il a été établi que le tatouage en Chine, à la différence d'autres cultures où il revêt un caractère sacré ou de noblesse, était une pratique populaire. Selon F. Borel, “En Chine, le tatouage figurait parmi les cinq punitions aux côtés de la mort, de la castration, de l'amputation du nez et des pieds. Le tatouage fonctionne alors comme une marque humiliante et comme une indication publique et facilement discernable ; strictement codifié, il varie de région en région”. Le tatouage en Chine est très peu étudié, à la différence du tatouage japonais, un grand travail reste à faire dans ce sens.

TATOUAGES ARABES

L'Egypte

En Egypte, la pratique du tatouage remonte très loin dans le temps, les momies tatouées connues dateraient de 2000 av. JC. Des hypothèses concernant cette pratique sont envisagées tel que des buts esthétiques, magiques ou superstitieux ou encore médicaux, c’est-à-dire préventifs ou curatifs. Par exemple, si une femme après avoir perdu un enfant redevient mère, elle fait tatouer sur son enfant un point au milieu du front, et un autre sur la face externe de la cheville gauche. Ces deux points seraient le symbole d'un barrage contre la mort. Mais, il peut aussi avoir un rôle commémoratif comme chez les “coptes” (chrétiens d'Egypte). Sur le bras de chaque “copte” est tatouée la date du pèlerinage effectué à Jérusalem. De même qu'ils arborent une croix sur la face interne du poignet qui supposerait être un signe distinctif de leur religion en cas d'invasion. Dans la vallée du Caire, le tatouage revêt essentiellement un but médical. La croix sur le front et l'oiseau tatoué entre les bords externes de l'oeil sont un remède pour les maux de tête et la faiblesse d'esprit. Pour se faire, le tatoueur utilise des aiguilles, le colorant est un mélange de noir de fumée et de lait de femme. Le tatouage figuratif est également fréquent, son but est toujours plus religieux et superstitieux qu'ornemental. Par exemple, le poisson symbolise la fertilité, la chance, la protection. En ce qui concerne les signes géométriques (non-figuratifs), le point a un rôle magique, le cercle délimite la partie malade ou à protéger... Le tatouage en Egypte est surtout pratiqué par les paysans (musulmans ou chrétiens). L'Afrique du Nord Il est supposé que le tatouage en Afrique du Nord existait il y a 3000 ans av. JC. Ces tatouages avaient une valeur rituelle et prophylactique. Les motifs les plus fréquemment représentés sont les croissants, les lignes verticales et les losanges, ils étaient disposés essentiellement sur le visage. Bien que cette pratique soit très ancienne, l'Islam condamne le tatouage (aussi bien ceux qui s'y soumettent que celui qui le fait). Selon le Coran, rien ne doit modifier la création de Dieu sous peine d'être un “allié” de Satan. “... Je leur commanderai et ils altèreront la création d'Allah...” (Sourate 4 - V 118 à V 121). De plus, un hadith (tradition relative aux actes et paroles du prophète Mahomet qui fait autorité immédiatement après le Coran) rejète “celle qui met de faux cheveux, celle qui s'en fait mettre, celle qui tatoue et celle qui se fait tatouer”. Néanmoins, malgré l'interdiction religieuse le tatouage reste très répandu ; le passé et ses coutumes prenant le dessus sur l'interdit. Pour parer à cet interdit, il existe également un tatouage qui se veut éphémère, c'est le tatouage au henné que les femmes se font sur les pieds et les mains. En Algérie, le tatouage est d'une couleur bleue foncée, et représente des croix, des lignes, des points. Le tatouage nord-africain n'est pas une marque tribale, mais servait à différencier les classes sociales. En fait, le tatouage est autant décoratif que médical.TATOUAGES D'AFRIQUE NOIRE En Afrique Noire, le tatouage est essentiellement tribal et effectué par scarifications. C'est un embellissement et aussi un vêtement.Chez le peuple “Sarakole” d'Afrique Occidentale, les gencives des filles sont tatouées en bleu, à l'aide d'une épine vers l'âge de 13/14 ans.  Pour les Noirs, le tatouage permettait de prouver son identité par une marque tribale, et de se différencier des esclaves, qui eux, n'étaient pas marqués. Le tatouage et la scarification en Afrique Noire sont revendicateurs des rites d'initiation. Ils peuvent accompagner le fait d'appartenir à une
communauté, marquer le passage d'un état à un autre (celui d'enfant à adolescent ou d'adolescent à adulte).Toutes ces agressions corporelles vont fortifier la personnalité de celui qui les subies, et augmenter ses forces vitales. Chez les “Konkomba” du Togo du nord, les hommes et les femmes ont le torse entièrement scarifié et portent sur le visage des dessins noircis au charbon représentant la tribu. Les hommes sont scarifiés à l'âge de 20 ans, les femmes dès la puberté ou dès qu'elles sont enceintes.


TATOUAGES AMÉRICAINS

Le tatouage en Amérique serait arrivé d'Asie entre 5000 et 1500 av. JC. Il était très répandu sur toute l'Amérique surtout chez les Indiens. Il semblerait qu'il y a 2000 ans av JC, le tatouage et la peinture corporelle remplaçaient l'habillement. De plus, ils indiquaient l'appartenance à une tribu, le rang social, les actes de guerre et de chasse accomplis.
Le tatouage était l'apanage des prêtres qui revêtaient également les fonctions d'astronomes, de médecins... Ils portaient comme tatouage des scènes religieuses et spirituelles.
Le tatouage est plutôt remplacé par les scarifications qui sont un signe de courage car très douloureux. “Plus on était tatoué, plus on était jugé brave et vaillant” [W. Caruchet].
D'ailleurs, les “Sioux”, lors de la danse du soleil se prouvaient leur courage en se faisant tatouer. Le tatouage du fait de sa douleur pouvait être une punition comme l'explique W. Caruchet : “Un voleur (...) subit en guise de condamnation un tatouage sur l'ensemble du visage, du front, du menton”. Chez les “Xikrin” (Indiens d'Amazonie), on rase le crâne du bébé pour y tatouer des motifs géométriques, à la puberté on entaille ses jambes avec des dents de poissons. Cela a pour but de le rendre plus courageux et chasser le mal qui est en lui.


TATOUAGES EUROPÉENS

En 1924, en Sibérie, des corps datant de 520 av. J.-C. furent découverts, dont l'un d'eux avait le bras entièrement tatoué de figures fantastiques (tel qu'un animal regroupant : tigre, cerf, aigle et serpent). Sur la jambe droite il y avait un poisson partant de la cheville au genou.
L'hypothèse soutenue est que ces tatouages seraient une marque de courage, de noblesse, un signe protecteur ou tout simplement une décoration. Les Romains, eux, utilisaient le tatouage pour marquer les soldats de la légion Romaines. Le motif représentait un aigle et le nom du général. En Grèce, ce sont les esclaves qui portaient le nom de leur maître. Mais, l'histoire du tatouage en Europe est assez floue, cette pratique se serait éteinte au Moyen-Age suite à la condamnation de l'Eglise qui considérait le tatouage comme une marque du démon. Le tatouage a été interdit par le Pape Adrien 1er en 787, cette interdiction ne résista pas à la coutume. Même si les textes bibliques sont précis sur cette pratique, ils n'en sont pas pour autant dénoués de paradoxes, et les adeptes ont eu vite fait de controverser cette condamnation. Ce qui n'empêchera pas le tatouage de réapparaître au XVIIIe siècle grâce aux navigateurs qui vont ramener de leurs expéditions à travers le monde des souvenirs inscrits à jamais sur leur propre chair...



Info ... Histoire rituel tattoo ...

JAPON

L'art japonais du tattoo a plusieurs noms - irezumi ou horimono dans la langue japonaise. Les archéologues croient que les premiers colons du Japon, les personnes d'Ainu, avaient des tattoos faciaux. Les documents chinois rapportent leurs habitudes de la plongée dans l'eau pour des poissons et des coquilles et de décorer le corps entier avec des tattoos. Ces rapports ont environ 1700 ans. Pour la culture chinoise plus fortement développée, le tattoo était un acte barbare. Quand le Bouddhisme a été apporté de Chine au Japon et avec lui une influence forte de la culture chinoise, le tattoo a obtenu des connotations négatives. Des criminels ont été identifiés par des tattoos pour les punir et identifier dans la société. Pendant la période d'Edo - 1603-1868 - l'art japonais du tattoo est devenu une partie d'ukiyo-e - la culture flottante du monde. Les prostituées - yujos - des quarts de plaisir avaient l'habitude des tattoos pour augmenter leur attraction pour des clients. Des tattoos de corps ont été employés par des travailleurs et des pompiers. À partir de 1720 dorénavant, le tatouage des criminels est devenu une punition officielle et a remplacé l'amputation du nez et des oreilles. Le criminel a reçu un tattoo d'anneau autour du bras pour chaque offense ou un tattoo de caractère sur son front. Les tattoos punitifs ont été continués jusqu'en 1870, quand il a été supprimé par le nouveau gouvernement de Meiji de l'empereur japonais.Cette punition évidente a créé une nouvelle classe des bannis qui n'ont eu aucun endroit dans la société et aller nulle part. Beaucoup de ces derniers proscrits étaient ronin - guerriers masterless de samurai. Ils n'ont eu aucune solution de rechange qu'organisant dans les troupes. Ces hommes ont formé les racines du yakuza - les criminels organisés au Japon au vingtième siècle. En 1827 l'artiste d'ukiyo-e Kuniyoshi a édité les 6 premières conceptions des 108 héros du Suikoden. Le Suikoden étaient quelque chose comme les capots antiques de merle - bandits honorables. L'histoire est basée sur un roman chinois classique. Le roman des 108 bandits honorables était très populaire au Japon et a causé un genre de manie de Suikoden parmi les citadins japonais.Les conceptions d'ukiyo-e de Suikoden montrent les héros dans les tattoos colorés et pleins de corps. Le tattoo japonais imprime et l'art de tattoo en général est alors devenu élégant. Des tattoos ont été considérés iki - frais - mais ont été limités aux classes inférieures.La richesse et l'imagination des conceptions japonaises d'impression de tattoo montrées par Kuniyoshi sont employées par quelques artistes de tattoo jusqu'à ce temps.


 THAILANDE

Nakhon Pathom, Thaïlande.
Tattoo monks bouddhistes sur un jeune homme au festival annuel de tattoo au coup Phra, un temple bouddhiste de Wat a 36 milles de Bangkok. Les jeunes hommes de Monks ce font tatouer pour augmenter les prières de Khmer et ce font des animaux spirituels qui sont censés leurs offrir la protection et la force.


LE TATOUAGE EN ARCTIQUE

L'évidence archéologique sous forme de figurine humain découpé démontre que tattooing a été pratiqué dès il y a 3500 ans dans l'Arctique. D'ailleurs, les restes de plusieurs mamans découvertes le détroit et au Groenland de Bering indiquent que tattooing était un élément debase aux traditionsantiques. Ceci est corroboré en mythologie puisque l'origine de tattooing est clairement associée à la création du soleil et de la lune.
En règle générale, les artistes expertes de tattoo étaient de vieilles femmes respectées. Leur formation étendue comme ouvrières couturiers de peau (parkas, pantalon, bottes, couvertures de bateau, etc...) a facilité le besoin de précision quand "point la peau humaine" avec des tattoos. La méthode de tattooing est de passer une aiguille sous la peau, et dès qu'il sera retiré son cours est suivi d'un morceau mince de bâton de pin plongé en huile et frotté dans la suie du fond d'une bouilloire. Il semble que les tatouages ont assuré une sorte de permanence spirituelle : ils ont séduit dans la maison une partie de la mer et avec cela, la partie de sa vie animale et spirituelle. Non étonnamment, des événements peu communs, comme la capture d'une baleine par le père d'une jeune femme, ont été commémorés sur sa joue (s) par des queues de hasard extraordinaire, qui ont fait de la publicité pour la prouesse de son père aux membres de société esquimaude Asiatique. Indépendamment des implications médicales de tatouage et ses origines, il est apparent que la pratique de tatouage parmi des peuples arctiques était tout à fait homogène. En considérant l'étendue énorme de ce secteur de culture, le plus grand dans le monde, cela peut sembler l'étonnement. Cependant, comme les gens unifiés par l'environnement, la langue, la tradition et la croyance, la distinction est tout à fait claire : comme le tatouage est devenu la partie de la peau, le corps est devenu une partie deculture arctique. Le tatouage était une image graphique de croyances sociales et des valeurs exprimant les nombreuses voies dont des peuples arctiques ont essayé de contrôler leurs corps, vies et des expériences. Les tatouages ont fourni une connection entre l'individu et ont communement défini les forces qui ont formé les perceptions d'existence.


 OTZI

 Ötzi a été découvert le 19 septembre 1991 à 3213 mètres d'altitude dans la combe d'un col, protégé de la sorte des mouvements du glacier du Similaun. Sa momie est ornée des tatouages, une cinquantaine de traits, formants 16 groupes distincts. Ces artefacts ont été produits par incision et insertion de poudre de charbon végétal. Ces tatouages sont disposés à la surface des articulations que la radiologie a permis de diagnostiquer comme pathologiques.
S'agit-il d'une thérapeutique à l'aide de signes magiques comme elle était encore pratiquée au Tibet il y a moins de 100 ans ou d'acupuncture ? La signification du nombre de traits reste à élucider. On ignore si, à l'époque d'Ötzi, les tatouages étaient le privilège des chefs.
Même la revue Lancet prend part au débat. Il est symptomatique que la croix, symbole d'équilibre, soit présente au genou, et à la cheville. L'importance de la verticalité des figures comme symbole de vie, c'est à dire de bonne santé, ne surprend pas, puisqu'on la retrouve dans la représentation que les hommes se faisaient d'eux-même ...  Ötzi était très âgé, peut-être plus de 50 ans. Il a été trouvé à l'endroit précis où il s'était effondré, un mois du juin, révèle l'analyse des pollens, 5300 ans plus tôt. Enseveli par une tempête de neige, son corps s'est momifié naturellement. Un scanner, effectué en juillet 2001, a révélé la présence d'une pointe de flèche de silex dans l'épaule gauche.


 Info ... Histoire occulte ...

Pénétration de l'occulte: Historique des tatouages, risques physiologiques, psychologiques et spirituels
Antiquité du tatouage
Le tatouage remonte à peu près à 2000 ans avant Jésus-Christ. Cette pratique était familière aux musiciennes et aux danseuses du Moyen Empire égyptien, comme le prouvent certaines momies que l'on a retrouvées. Les Mayas, en Amérique du Sud pré-colombienne, les Indiens d'Amérique aussi (certaines tribus) connaissaient le tatouage. Les Grecs et les Romains, pour leur part, en furent de grands utilisateurs: ils se servaient des tatouages pour marquer leurs esclaves, ce qui leur permettait de les identifier en cas de fuite. Les esclavagistes d'Afrique, d'Amérique et de l'Orient y eurent également recours.


Universalité du tatouage

Le tatouage a donc été utilisé pratiquement en tous lieux et à toutes les époques, mais souvent dans des couches sociales bien délimitées: marins, galériens, bagnards, esclaves, prisonniers, pirates, corsaires et bourgeois, et même nobles à certaines époques. Le tatouage n'est pas toujours volontaire: les esclaves de l'Antiquité ou, beaucoup plus près de nous, les déportés des camps de concentration nazis, étaient tatoués par leurs maîtres ou par leurs geôliers, pour bien signifier le fait que ces personnes ne s'appartenaient plus à elles-mêmes. On trouve des tatouages ornementaux, magiques ou religieux, au Japon chez les samouraïs et la mafia, en Birmanie, en Afrique du Nord, entre autres chez les tribus berbères. Il en existe aussi qui indiquent une appartenance familiale ou tribale, ou le fait qu'un pacte a été conclu: adhésion à une société secrète, lien avec une puissance spirituelle (démon, divinité païenne); par exemple, l'étoile à cinq pointes sur les pommettes de la figure signifie : "Je suis Dieu et je guéris par la force de Satan". Les tatouages faits à la main Distinguent ceux faits par les amateurs, qui dessinent tant bien que mal. Leurs oeuvres sont souvent caricaturales et grotesques. Les personnes qui les arborent sont des révoltés en proie à des problèmes familiaux. Ils se sentent mal dans leur peau et ont un niveau minimal d'instruction et de culture. Nous voyons de tels tatouages chez de jeunes délinquants qui manifestent qu'ils sont "des durs". Ils gravent en quelque sorte sur leur peau toutes les révoltes, leur haine, tous les sentiments d'injustice et les désirs de vengeance qu'ils éprouvent. A ces dessins faits, et parfois bien faits, ils ajoutent des devises, des slogans ou des points de reconnaissance que seuls des initiés sont à même de comprendre. Ces tatouages sont réalisés à la main avec du mauvais matériel par des dessinateurs souvent sans talent. Il existe aussi des tatoueurs professionnels, de véritables artistes qui travaillent eux aussi à la main. Leurs réalisations rivalisent avec celles des tatoueurs qui utilisent une machine. J'en ai personnellement rencontré par le passé, et j'ai vécu à leurs côtés. Les tatouages faits à la machine
Les tatoueurs professionnels travaillent fréquemment à la machine. Ils font de cet art leur gagne-pain. La palette des couleurs est variée et les sujets nombreux : paysages, tableaux célèbres, dragons, fleurs, femmes, portrait ou buste, effigies démoniaques, têtes du diable, violence, érotisme et pornographie. Aujourd'hui, vous trouverez des tatouages aussi bien chez des ouvriers, des bourgeois, des nobles, des policiers que chez des membres de la pègre. Pour ces derniers, le tatouage pourra servir de signe de ralliement. II est évident que le tatouage n'est pas une marque de violence.


Les aspects spirituels des tatouages

Approche biblique du tatouage

"Vous ne ferez point d'incision dans votre chair pour un mort, et vous n'imprimerez point de figures sur vous. Je suis l'Eternel." Lévitique 19, verset 28  Cette interdiction de l'Eternel a pour objectif de garder Israël dans la sainteté. En effet, Dieu ne veut pas que son peuple s'égare comme les autres peuples. DIEU EST SAINT. II veut garder son peuple dans la propreté du corps de l'esprit et de l'âme, afin que celui-ci puisse demeurer en communion avec lui et goûter sans cesse à son amour. Si Dieu ne veut pas que son peuple se prostitue aux idoles et aux pratiques du paganisme, c'est pour le préserver des malheurs que subissent les autres peuples. Dieu ne veut pas que son peuple tombe sous le pouvoir des puissances gouvernées par le prince des ténèbres : Satan.


Portée spirituelle des tatouages

Sur le plan spirituel, il faut savoir que le tatouage nous lie souvent aux puissances des ténèbres ! On ne grave pas impunément sur le corps des figures de démons, des signes magiques, cabalistiques ou ésotériques, des dragons, des têtes de mort, des serpents, des chaînes, des liens. On ne joue pas impunément avec de tels signes.
Si, parfois, ils ont une apparence chrétienne (croix, calvaire), ils demeurent sous le coup de l'interdit de Lévitique 19/28. Par ces tatouages, nous faisons consciemment ou inconsciemment appel à la manifestation de forces occultes qui nous enchaînent jusque dans notre âme et dans notre esprit.
Soulignons encore un point : on croit parfois qu'après un ou deux petits tatouages, on pourra s'arrêter quand on le voudra, et en rester là. En fait, une voix en nous ne cesse de nous pousser à continuer. On devient totalement dépendants des puissances qui ont pris pouvoir sur nous< Les risques associés aux tatouages


Les risques physiologiques

Chaque tatouage introduit des substances étrangères dans notre corps: encre de Chine, matières plastiques brûlées mélangées à du savon. Il faut aussi savoir que chaque tatouage tue une partie de la peau. En outre, le tatouage, en endommageant la peau, constitue une porte d'entrée de premier choix pour les agents infectieux. Le risque réside principalement en la contamination par des virus tels que le HIV, et les virus de l'hépatite B et C. Sans avoir été clairement démontré, ce risque existe en théorie. Tout le matériel (aiguilles, buses, etc.) utilisé par des professionnels est susceptible d'être souillé par du sang contaminé; le danger d'infecter non seulement le client suivant, mais aussi le tatoueur est donc bien réel. Ainsi, le manque d'hygiène souvent lié à ces pratiques nous fait courir des risques dont nous sommes inconscients: des infections pouvant entraîner des complications, voire même la gangrène qui peut s'en mêler et tout se termine parfois par une amputation. Cette automutilation et la souffrance qui l'accompagne est acceptée parce qu'on veut prouver sa virilité, son courage. Quand je me tatouais ou que je tatouais d'autres personnes, je répétais:" Il faut souffrir pour être beau"; ou "Sois un homme et tais-toi" ou encore :"Celui qui se dégonfle n'a rien dans le ventre."
Que ne ferait-on pas pour acquérir la réputation d'un dur à cuire. Mais ne l'oubliez pas: la mort des tissus amène tout autre chose que la vie: à vous de choisir !


 Risques psychologiques

Les tatouages évoquant la rébellion ou la révolte renforcent nos tendances dans ce domaine, au point que nous finissons par nous identifier à elles. Cela est également vrai pour ceux qui expriment la haine et la vengeance. Quant à ceux qui touchent à l'occultisme, ils contribuent à nous emprisonner dans un monde spirituel contraire à celui dans lequel Dieu veut nous voir évoluer.


 Premier exemple:

Je porte sur l'omoplate droite un tatouage qui représente un fer à cheval avec l'inscription "vendredi 13". Ainsi, je voulais autrefois me protéger de la mauvaise influence que la superstition attribue au chiffre 13 et au vendredi 13. Ce tatouage inscrit, j'ai plongé à fond dans d'autres superstitions. Il ne fallait pas passer sous une échelle, voir un chat noir, etc. Mes pensées étaient bloquées par toutes sortes de superstitions; je n'arrivais pas à penser autrement. En peu de temps, j'étais devenu paranoïaque. J'avais peur de tout et de tous. Je me sentais espionné même par des inconnus; c'était devenu l'enfer sur terre !


Deuxième exemple:

J'ai, sur l'avant-bras gauche, une fleur. Je l'ai appelée "pensée à ma mère". Malheureusement j'ai raté ce tatouage. Sous l'influence de l'alcool, j'ai recouvert cette première fleur par une autre. Dans l'entre las du dessin, involontairement j'ai dessiné un lion.
Celui-ci me faisait flipper jusqu'à devenir fou. Je le voyais ouvrir et fermer sa gueule comme s'il voulait me croquer; cela m'arrivait à chaque fois que je consommais de la drogue.Ces exemples vécus m'amènent à dire qu'un tatouage peut conduire à la folie. J'essayais de dissimuler ce qui se passait en moi, mais les mêmes pensées m'envahissaient sans cesse et elles jouaient sur le contour de ces dessins. Je n'avais sur moi aucun tatouage représentant le diable ou un démon. Pourtant, mes amis me voyaient changer au fur et à mesure que j'en ajoutais. Les tatouages relativement innocents, en apparence, que je portais sur moi me liaient déjà à des forces que je ne pouvais pas contrôler.


Une restauration est possible

Affranchissement des liens du passé

"Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira, car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et I'on ouvre à celui qui frappe. "
Matthieu 7, versets 7 et 8
Si dans nos coeurs nous sommes prêts à changer de vie et d'état d'esprit, Dieu lui-même nous conduira à une vie meilleure. Soulignons-le, il ne suffit pas d'être sincère, il faut chercher Dieu de tout son coeur, lui demander qu'il se révèle. Ensuite il faut le croire et le suivre, dans l'obéissance et la pratique d'une vie saine.
Dieu n'a jamais fermé la porte de la vie à celui qui est droit de coeur. Bien plus, il nous a donné la possibilité changer, au travers de Jésus-Christ. Alors ne perdons pas patience, car Dieu veille sur son peuple. Il mettra tout oeuvre pour nous aider, dès que nous aurons décidé de suivre cette nouvelle voie.
Dieu guérira les conséquences de nos péchés que ce soit la paranoïa, la folie, les cauchemars ou le sentiment d'être mal dans sa peau! Il nous délivrera de la culpabilité et de la honte de porter sur notre corps des choses moches ou ratées.


Une nouvelle façon d'aborder la vie

Si comme moi, tu es tatoué, Dieu guérira ton être intérieur. Parfois même, il ira jusqu'à effacer des dessins son existence ou son autorité. J'ai par exemple entendu, en France, un serviteur de Dieu (pasteur) raconter le miracle suivant: un homme violent tatoué sur une grande partie de son corps, demande le baptême d'eau pour confirmer qu'il avait changé de vie. Après son immersion, alors qu'il se changeait, il revint en courant dans l'église torse nu. Toutes les personnes présentes virent de leurs yeux que le grand tatouage représentant une tête de bouc avait disparu. Peut-être devras-tu aussi, comme moi, consulter un dermatologue pour enlever certains de tes tatouages. Ce sera là une preuve du changement qui s'est opéré en toi.
Mais sache aussi que, même avec les marques que tu continues à porter, Dieu peut se glorifier qui s'est produit dans ta vie, en te faisant porter des fruits pour la vie éternelle.


Une nouvelle création

Par conviction personnelle, j'ai choisi de me faire enlever mes tatouages de repris de justice et ceux qui me rappelaient ma vie passée de voyou. Dieu a guéri mon coeur et il a changé ma façon de penser : cela se voit sur les mains et les poignets. Si tu le désires, Dieu va ainsi changer et même bouleverser tes idées et ta façon de voir la vie. Il transformera aussi ta manière de réagir face aux représentants de la justice et de l'ordre. Ton entourage familial et professionnel en sera surpris. Mon ami, Dieu veut le meilleur pour toi. Il veut te faire du bien et prendre plaisir à la vie que tu mènes. Alors choisis de le suivre afin de vivre libre malgré des tatouages qui peuvent te rappeler un passé qui n'est pas à la gloire de Dieu.
Rappelle-toi ceci - notre corps est le temple du Saint-Esprit. Ton esprit, lui aussi, sera renouvelé, car l'amour de Dieu est plus fort que tout. Il guérira les blessures de ton corps, de ton esprit et de ton âme. Marche chaque jour avec lui, et t sera toi-même étonné de ce que Dieu fera de toi. Toi qui n'es pas encore tatoué, mais qui serais tenté de le faire, cet article veut te mettre en garde. Fais attention, ne te laisse pas influencer par cette mode et par ceux qui veulent t'entraîner à mal faire, Abandonne toute révolte ou rébellion Ne mets pas ta main dans un engrenage qui, très vite, te happera tout entier


 Témoignage personnel
 
Déjà vers l'âge de 10 ans,
je m'amusais à dessiner mon amertume. Je le faisais sur mes bras et exprimais ainsi ma révolte face à la vie tout comme ma soif inextinguible de liberté. Peu à peu, l'envie grandit en moi de me tatouer. Pour moi, c'était une manière d'imprimer ma vision de la vie, de façon indélébile, sur ma peau. J'admirais les hommes tatoués car, à mes yeux, ils étaient pleinement libres - libres de faire ce qu'ils voulaient, où ils voulaient, quand ils voulaient. A l'âge de 17 ans, je suis passé à l'acte. Je désirais faire tatouer tout mon corps et gagner ma vie en tatouant les autres. Pour moi, c'était devenu une idée fixe. Certains de ces tatouages exprimaient mon rejet du système familial et judiciaire, car toute ma vie ressemblait alors à un véritable enfer; amertume, haine, désirs de vengeance et révolte face à la société et à l'injustice, je me sentais exclu, rejeté par mes proches, même par mes camarades d'école. J'avais des copains... mais peu. D'une certaine façon, il fallait que je prouve à mon entourage que j'étais quelqu'un; je ne voulais pas passer pour un nul. Un jour, je m'étais tatoué un poignard de la vengeance en jurant de tuer quelqu'un qui m'avait blessé profondément ! Peu de temps après ma rencontre avec Jésus, j'ai prié pour demander pardon à Dieu de m'être réservé le droit de la vengeance. Grâce à ces marques, je voulais également démontrer que j'appartenais à une certaine couche de la société que j'admirais: les marginaux. Pourtant, cinq ans plus tard, j'ai dû me rendre à l'évidence: les tatouages ne m'avaient pas donné la liberté; bien contraire, ils n'étaient que les marques de mes mauvais choix (haine, vengeance, crainte, etc.).
Matthieu Nugues

Pénétration de l'occulte:

 Les racines païennes du piercing, du branding et des scarifications, par Alain KreissLe piercing
- une introduction
A ses débuts Serge Gainsbourg chantait: "des p'tits trous, des p'tits tours, encore des p'tits trous; des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous!" Cela illustre bien le piège du piercing. Pour les adeptes, cette pratique est une suite logique du tatouage. Ce dernier, largement entré dans les mœurs, a perdu de sa charge anticonformiste. "C'est fatal; quand tu te passionnes pour le tatouage, tu tombes à un moment ou à un autre sur le perçage" explique un adepte du piercing. La perforation d'un organe, serait-ce sous prétexte d'y accrocher un bijou, n'est jamais anodine, pas plus chez des peuples dits primitifs que pour les adolescents de nos sociétés postmodernes. Dans une société qui manque singulièrement de repères et de valeurs spirituelles, chaque génération se bricole efficacement des rites de passage qui en tiennent lieu. Dans un univers matérialiste où la science a supplanté la religion, le corps est sacralisé, la douleur refoulée. On est bien loin des marques initiatiques des sociétés sauvages, et pourtant la connotation magique du piercing perdure. "Le piercing est une expérience spirituelle qui m'a appris à dissocier le corps de l'esprit. Comme une paix intérieure, le sentiment étrange de retourner d'où l'on vient." (Témoignage d'un jeune qui en a déjà fait une dizaine et qui veut continuer.)
Alain Kreis


3 groupes ont remis le piercing au goût du jour
1 - Les punks
II est difficile d'imaginer, en 1975, que cette bande de jeunes un peu paumés de la banlieue de Londres serait à l'origine d'un mouvement de renommée mondiale, très prolifique et créatif, qui allait influencer durablement la musique, la mode, le design et le cinéma.
Rois du bricolage, les punks bidouillent leurs accoutrements avec beaucoup d'imagination et de cynisme: vêtements déchirés, tenues en sacs poubelles, chaînes à vélo, attirail sadomasochiste, bottes à pointes d'acier, cuirs cloutés, ceintures à pointes et colliers de chiens, épingles à nourrice dans le nez, les joues ou les sourcils, croix gammées, lames de rasoir et autres crucifix accrochés à l'oreille, crêtes iroquoises aux couleurs flamboyantes, sans oublier le rat sur l'épaule!
Ils sont rendus méconnaissables à force de lacérations, de perforations et d'assemblages hétéroclites.
A l'opposé du naturel prôné par les hippies, les punks arborent ostensiblement les ordures de la société de consommation, pour signifier le refus de ses valeurs. Le piercing suggère la sauvagerie, manière cynique d'insinuer qu'elle est chez nous et non pas chez les peuples dits primitifs; il fait aussi référence, avec les accessoires sadomasochistes, aux perversions, aux déviances, à l'obscénité à la rébellion, à la violence .et au déni de soi... toutes choses qui sont dérangeantes et choquantes à dessein pour notre société bourgeoise et évoluée de cette fin de 20e siècle.
II faut aussi voir que les punks ont été les porte-parole d'une génération qui a fait les frais de la crise économique et du chômage: désillusionnés et tout aussi déracinés, si pas plus que les groupes punk rock qu'ils adulent, des jeunes disaient leur désespoir avec le No Future des Sex Pistols, par exemple. Par la suite, le mouvement punk a évolué et s'est diversifié en différents courants jusqu'à nos jours. 2 - Les néoprimitifs
Ils désignent, en Occident, les adeptes les plus extrémistes des modifications corporelles ancestrales: piercing, tatouage, scarifications, branding (marquage du corps au fer rouge) ils se réclament des traditions des peuples primitifs.
Dans les années 70 sur la côte ouest des Etats-Unis un petit noyau d'individus (issus pour certains des milieux sadomasochistes, mais revêtant la journée un costard tout à fait convenable) partagent une même fascination pour les modifications corporelles et les rites de certaines tribus sauvages, mais aussi pour le bizarre, l'étrange et le pervers. Ils sont à l'origine de la version propre et aseptisée du piercing et de son déferlement actuel. Parmi les principaux protagonistes de l'époque, on peut citer un multimillionnaire américain excentrique, quelques hommes-grenouilles, un encadreur de tableaux et un fakir américain fasciné par les moeurs tribales s'exprimant dans le corps, qu'il découvre dans le National Geographic. La demande augmentant, des salons pratiquant le piercing et vendant des bijoux adaptés (spécialement aux organes génitaux) s'ouvrent dans plusieurs grandes villes des USA, puis d'Europe. Ceux qui fréquentent ces salons sont souvent assez marginaux : les adeptes du sadomasochisme, les héritiers des punks, du hard rock et de la techno, les skinheads, les grunges et les gothiques, les milieux gays et les motards, les squatters et les toxicomanes. Pour certains, le piercing est un prolongement naturel du tatouage ; ces deux types de décoration sont d'ailleurs souvent liés. Contrairement aux punks qui exprimaient leur désespoir au travers du piercing, les néoprimitifs le considèrent comme un embellissement, un enrichissement émotionnel, spirituel et sexuel. II s'agit, disent-ils, de faire du corps une oeuvre d'art, sanctifiée par le sang et d'étranges stigmates. En résumé, c'est un étrange mélange de primitivisme, de sadomasochisme et de prétentions esthétiques derrière lesquelles on peut reconnaître une perversion singulière et des tendances pathologiques à l'automutilation, le tout déguisé en mouvement culturel.


Les milieux fétichistes ou sadomasochistes

Depuis un certain temps déjà, la mode s'est emparée des accessoires et de l'imagerie agressive du sadomasochisme: corps moulé de cuir et de latex, étranglé par des corsets et des lanières, décoré de piercings et de tatouages, cravaches et talons invraisemblables. Les panoplies de la domination ont quitté les salles de torture, les asiles psychiatriques et les salons feutrés pour s'infiltrer dans la rue et les défilés,... ou quand les signes du pathologique sont adulés comme le comble du chic! La mode fétichiste est l'héritière de trois révolutions: en premier, celle des mouvements féministes dans les années 60, qui dénoncent l'image de "la femme-objet", revendiquent leur place avec colère et entrent dans des luttes de pouvoir; ensuite, celle du mouvement homosexuel qui jette le trouble, oblige à repenser la sexualité, bouleverse les repères et répand l'androgynie. Enfin, dans les années 70, la mode s'imprègne d'érotisme pervers et de toute une imagerie sadomasochiste; de nombreux stylistes se font alors un peu partout un nom dans le genre fétichiste. Un des attraits du sadomasochisme, c'est qu'il évite les luttes de pouvoir entre hommes et femmes en leur substituant la dualité domination/soumission, maître/esclave, qui n'est pas déterminée par les sexes.
Depuis 20 ans, le phénomène n'a cessé de s'amplifier; une multitude de clubs fétichistes ont vu le jour et ont contribué à la diffusion de l'imagerie sadomasochiste parmi une foule grandissante de curieux,... qui n'en adoptent pas forcément les pratiques; ils en adorent surtout le look, avec pour conséquence une banalisation du piercing, du tatouage et des looks pervers, et l'abandon des derniers tabous les concernant. Depuis quelques années, les gays, sadomaso et autres love parades fleurissent un peu partout dans les grandes villes, rendant très visible diverses perversions, le flou de beaucoup de repères, bref le malaise ambiant de nos sociétés.
Justement, avec notre manque de valeurs spirituelles et de repères, l'idée ancestrale que pour "être" il faut paraître, et que pour paraître il faut souffrir, fait son chemin. Sur le plan physique, certains se paient des chutes de tension vertigineuses, d'autres tournent de l'oeil. Tout le monde s'accorde à le reconnaître: le piercing est douloureux, ennuyeux, compliqué à gérer. II faut prendre un soin jaloux de ses bijoux, observer une hygiène irréprochable, combattre les infections, éviter parfois les vêtements ajustés, le tabac, le maquillage et autres substances irritantes, s'abstenir dans certains cas de relations sexuelles. Ceux qui se font piercer la langue en est réduite à ingurgiter des purées et autres petits pots destinés aux porteurs de dentiers ou aux nourrissons... sans parler des problèmes spirituels dus aux racines du piercing.


Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?

Alain et Anne Kreis d'après le livre " Piercing - Rites ethniques, pratique moderne ", de Véronique Zbinden3 - Nouvelles tendances
"Esclaves des marques ou marques d'esclaves?" Le piercing étant désormais commun et presque dépassé, c'est au tour des cicatrices volontaires de devenir très "tendance." Après le piercing et le tatouage, c'est au tour des cicatrices tribales de revenir au goût du jour chez les jeunes Occidentaux urbains. Plus rétro que ça, tu meurs!


Le branding

Aujourd'hui, les modes se suivent à toute allure: le dernier must arrivé chez nous s'appelle le "branding", c'est-à-dire le marquage d'un sigle ou d'un dessin au fer rouge sur la peau." Une seconde d'exposition à un bout de métal brûlant, un grésillement, un soupçon de fumée et voici que débute une oeuvre artistique", raconte un adepte du branding.
Le marquage au fer n'est pas nouveau. On y avait recours sur les criminels et les esclaves. Les Français marquaient au fer rouge les criminels d'une fleur de lys sur l'épaule, afin d'en faire pour toujours des parias dans le monde civilisé. Puis ce fut le tour des protestants de recevoir cette marque. Jusqu'au 18e siècle, on marqua les voleurs de la lettre "S", pour en faire des serviteurs.
Une résurgence du marquage est venue dans les années 20 et 30, lorsque cela est devenu très populaire, au sein d'une même fraternité, de montrer leur allégeance à l'organisation par ce moyen. La pratique existe toujours et de nombreuses célébrités - surtout composées de Noirs - telles que Michael Jordan, la star des Chicago Bulls, Emmit Smiths des Dallas Cow-boys et le révérend Jesse Jackson portent gravées dans leur peau les lettres grecques de leur fraternité.
Pendant un temps, taper sur des portemanteaux en fil de fer pour leur donner une forme décorative et s'en servir comme fer à marquer, était le divertissement préféré du samedi soir de certains jeunes Américains. Aujourd'hui, l'intérêt pour le branding connaît un regain de popularité.


Les scarifications

La tendance étant au retour aux sources et aux modes ethno, voici donc chez nous la mode des scarifications (1), surgie du fond des âges; serait-ce une ultime provocation?
Pour les jeunes citadins d'Occident, c'est un nouveau jeu; ils s'amusent à se lacérer les joues ou d'autres parties du corps pour y graver des motifs qui resteront à vie. Est-ce juste pour le plaisir et pour l'esthétique?
En Europe, la pratique des scarifications a existé avant Jésus-Christ et perduré jusqu'au Moyen Age dans certaines régions. Elle est encore très présente en Afrique, dans les villages, mais aussi en ville chez les anciennes générations. II s'agit alors essentiellement de signes de reconnaissance ethnique. En Afrique noire, la pratique ancestrale de la scarification répond autant à des besoins thérapeutiques qu'identitaires, religieux, sociaux et esthétiques. Aujourd'hui interdite par certains gouvernements, la pratique subsiste cependant dans les moeurs de nombreuses communautés. En fait, ces cicatrices sont d'abord perçues comme belles par les ethnies qui les pratiquent. Signes de courage, elles possèdent aussi souvent des pouvoirs magiques.
Un des pionniers de la pratique en France nous dit: "Chez nous, cela rejoint toujours la démarche tribale, pour représenter et changer quelque chose en soi. C'est vraiment une modification profonde; psychologiquement, c'est le sens rituel qui ressort, certains changent même de noms après. C'est pour changer de statut, te faire avancer...
On s'attendait à des gens qui avaient déjà une culture tribale. On a eu des tatoués, mais petit à petit d'autres sont venus. J'ai scarifié des gens non-tatoués, non-piercés, mais pour qui la scarification faisait partie d'une quête personnelle. Ce n'est pas uniquement décoratif, c'est bien plus brut que ça... L'intéressant, c'est le passage à l'acte, faire le choix de se réapproprier, voire de renforcer son identité, même si ce n'est pas toujours conscient au départ. Le rituel est parfois vital dans certaines tribus. Ici, cela rejoint un peu ces considérations."Inutile de préciser que ces pratiques sont très douloureuses, et cela durant un certain temps. Le branding par exemple, produit une brûlure au deuxième ou au troisième degré, avec un risque élevé d'infection. Certains jeunes Africains vivant chez nous se posent des questions en voyant ces Occidentaux, alors qu'ils sont si heureux d'avoir échappé, parfois de peu, aux cérémonies traditionnelles de leur pays. Et un journaliste de conclure: "C'est clair, un petit tour en Afrique ferait le plus grand bien à certains. Car à voir les timbrés et autres fondus du citron de nos contrées qui se gravent des âneries cabalistiques un peu partout..."
Alain Kreis


(1)   Incisions superficielles de la peau faites au moyen de scalpels, lames de fer, crochets, aiguilles de fer, verre, coquillages ou épines. Après l'incision, il y a un traitement spécial de la cicatrisation; pour obtenir une chéloïde, il faut vraiment que la cicatrisation dégénère...


- Le tatouage, un art japonais

Le Japon, ce petit groupe d'îles du Pacifique culturellement isolé par un bras de mer et une solide histoire militaire, entretient avec le tatouage une histoire en dent de scie, qui à l'instar des vieux couples, oscille entre amour et haine, fascination et répulsion. Appelé Irezumi ou Horimono, (Irezumi désignant plus spécifiquement les motifs traditionnels de taille importante et recouvrant une large partie du corps alors que Horimono, terme de moins en moins utilisé, désigne lui l'ensemble des styles), le tatouage nippon reste dans la conscience populaire l'apanage des Yakuza, et c'est lentement et non sans heurt que la barrière du tabou se désagrège à grand coup d'idoles calibrées MTV arborant quelque motif calibré et coloré, vaguement tribal et de mauvais goût . On est en droit de se demander si cette "évolution" en est vraiment une, elle contribue pourtant à lever petit à petit un interdit bicentenaire. Pour mieux comprendre cette étrange relation, offrons-nous une petite escapade au fil des grandes pages du livre de l'histoire du tatouage japonais.


Aparté sur les Yakuza :

Petite histoire de la pieuvre nippone

En temps de paix, le guerrier se morfond, s'empâte, alors pour palier à ce mortel ennui certains de ces guerriers sans maîtres se rassemblent en bandes de diverses importances. Les plus mémorables, car cruelles et sans pitié sont les Kabuki-Mono, meutes braillardes, bariolées et sanguinaires qui pillaient sans vergogne les villages même les plus pauvres, et qui arboraient des tenues et des masques effrayants pour semer la terreur chez leurs victimes. Le tatouage, de préférence bien glauque, étant devenu rapidement partie intégrante de leur "uniforme". Contre ses agaçantes incursions dans leur patrimoine, voire dans leur espérance de vie, les villageois s'organisèrent en espèces de milices sous équipées et pas trop entraînées appelées Machi-Yakko. Petit à petit et ayant acquis la population à leur cause, ces milices de quartiers s'organisèrent en espèces d'organisations de "protection du citoyen" qui tournèrent très vite en organisations criminelles à l'instar de la Cosa Nostra en Sicile. Leurs membres se nommaient eux-même les Bakuto (joueurs) et les Tekiya (camelots), termes toujours utilisés de nos jours pour désigner les différentes catégories de "personnels". Suivant les évolutions de la société japonaise, ils ont su s'adapter à toutes les époques et profiter des périodes de crise (et de guerre) pour asseoir un influence basée sur le meurtre, le racket, les trafics divers mais aussi sur des appuis politiques et policiers importants. Devenus entre temps les Yakuza (Du nom d'une combinaison de carte perdante au Oicho-Kabu, Ya-Ku-Za= 8-9-3, pour appuyer leur côté damnés de la terre et hors de la norme sociale). Les Yakuza voient aujourd'hui dans les Machi-Yakko leurs glorieux ancêtres, mais leurs méthodes, leurs tatouages et leurs codes sont plus à associer à ceux en vigueur chez les Kabuki-Mono dont il semble plus réaliste qu'ils furent les véritables instigateurs de ces sociétés souterraines, en noyautant les milices citadines en vue d'une reconversion moins dangereuse. Mais ça il ne faut pas leur dire trop fort.
Dans un mois, vous retrouverez sur notre site la suite de nos chroniques sur le tatouage au Japon.


Le tatouage : inscrit sur le visage du Japon

De récentes découvertes archéologiques montrent que les Ainu, le peuple originel de l'archipel, arboraient déjà des tatouages faciaux qui contrairement aux traditions Nord-Européennes n'étaient pas, semble-t-il, réservés aux seules castes guerrières mais utilisés comme une espèce de signe d'appartenance à un clan ou une profession et ce dès le début de l'ère Jomon (-10 000 à - 300 avant JC). Les recherches et la tradition orale parlent même d'une pratique de tatouage rituel sur les femmes mariées, qui après avoir convolé, se faisaient tatouer une sorte de moustache et de petite barbe. Des textes chinois des 3e et 4e Siècles, les Gishiwajinden, parlent même de pêcheurs japonais dont le corps était entièrement tatoué, faits recoupés par les découvertes de Dogu (figurines d'argiles) représentant des figures humaines dont le corps est orné de motifs. On retrouve ces témoignages sculptés durant toute l'ère Yayoi (-300-300) et Kofun (300-600). Il semble que cette pratique, alors commune et sans connotation, commence à décliner avec l'arrivée du Bouddhisme et du Confucianisme, philosophies religieuses héritées de la Chine où le tatouage est considéré comme une coutume barbare. Et bien que le Kojiki (712 après JC) pose les bases d'une codification du tatouage en faisant la distinction entre un tatouage "prestigieux" réservé aux héros et aux grands, et un tatouage "crapuleux" réservé, lui aux bandits et aux criminels, il faudra attendre l'ère Edo (1603-1868) pour que le tatouage refasse son entrée dans la culture populaire. Certes entre temps, on trouve quelques rares récits de combattants farouches et dermiquement ornementés, parfois même quelques dessins décrivant le plus souvent des marquages corporatistes, mais rien qui puisse inciter l'état à se pencher sur le problème. Notons tout de même qu'au 16e Siècle, certains clans, dont le clan Satsuma, se faisaient tatouer les symboles de leur famille sur les bras et le torse, non pas par fierté ou soumission, mais juste pour rendre possible l'identification des corps, les têtes étant souvent absentes et les armures volées, après les sanglantes batailles qui déchiraient le pays durant cette période.
- Un avenir franco-japonais ?
Début novembre 2006, dix studio d'animation japonais étaient en France pour une rencontre avec les studios et les producteurs français, à l'occasion d'un séminaire organisé par l'Agence de développement de Paris Ile de France, du Jetro (Japan External Trade Organisation), l'AFCA (Association française du cinéma d'animation) et l'Association Nerima. Il s'agissait de créer des liens entre les différents interlocuteurs et de mieux connaître les différents systèmes économiques afin d'aboutir à de possibles co-productions.
Une première journée était consacrée à la présentation des différents interlocuteurs. Lors de la seconde, plusieurs visites ont été organisées pour mieux faire connaître le système de production français. Les Japonais ont ainsi pu voir l'école d'animation des Gobelins, France 3, les studios Mac Guff et Franche Connections Animation (qui regroupe entre autres Pumpkin-3D et Bibo Films).
La France et le Japon sont deux grands pays producteurs de dessins animés dont les règles économiques diffèrent grandement. C'est pourquoi jusqu'à présent les tentatives de coproduction franco-japonaises n'ont jamais été totalement concluantes. Dans certains cas, les Français s'occupaient de toute la préproduction (création des personnages, scénario...) ne laissant au Japonais que le travail d'animation en lui-même. En d'autres termes, l'élaboration artistique se faisait d'un côté et les tâches plus ingrates de l'autre. Il faut dire que les systèmes de production sont très différents. La plupart des studios français cherchent à être subventionné par le CNC qui impose qu'une grande partie du processus de création et de fabrication soit fait en France ou du moins en Europe et certains pays où des traités de collaboration ont été signé (Canada). D'autre part, les diffuseurs ont un droit de regard bien plus important en Europe qu'au Japon où les studios d'animation sont plus indépendants par rapport aux chaînes de télévision. En France, une grande partie des séries est financée par le diffuseur qui demande régulièrement des changements dans les scénarios ou les animations. Ce droit d'ingérence n'existe pas au Japon où les anime sont sponsorisés par des entreprises. Celles-ci ont un poids financier réel et pourraient jouer un rôle comparable à celui des diffuseurs en ce qui concerne le final cut. Le rythme de production est également très différent. S'il suffit de quatre mois aux Japonais pour produire une série, il faudra tout autant de temps pour que les différents interlocuteurs et décideurs européens lisent le scénario et fassent des corrections. D'autre part, il est difficile d'évaluer ce qui est réellement rentable dans un pays ou un autre. Si les Mystérieuses cités d'or ou Ulysse 31 ont été des succès en France, ce n'est pas le cas au Japon. Les codes culturels divergent et ce qui fait sourire les uns peut choquer les autres. La violence n'est pas ressentie de la même manière en France et au Japon. C'est pourquoi les diffuseurs ou les sponsors sont toujours plus ou moins enclins à effacer ce qui ferait trop français ou trop japonais afin de séduire un maximum de publics, ce qui tend à édulcorer l'œuvre originale. Un rare exemple récent de co-production avec le Japon, Oban Stars Racers, a tenté de renouveler le schéma économique et artistique liant studios occidentaux et japonais. Toute l'équipe artistique principale du studio Sav the World s'est en effet établie au Japon pour créer une véritable collaboration avec leurs partenaires japonais - ce qui ne s'était jamais fait auparavant a un tel niveau. Si la série marche en Europe et en Amérique, la diffusion au Japon n'a pour l'instant commencé que sur le câble. Il faudra encore attendre quelques mois pour véritablement connaître les réactions du public japonais dans son ensemble, les négociations étant actuellement en cours pour une diffusion prochaine sur une chaîne hertzienne. Que sont venus chercher les studios japonais en France ? Bien des choses divergentes. Le Studio Cats est un prestataire de service qui propose plusieurs équipes d'animation dans différents pays d'Asie. Office Pri-on cherche des financements pour la production d'un long-métrage adapté d'une œuvre de Leiji Matsumoto (Sexaroïds), tandis que Hibari propose de créer une nouvelle série du Captain Harlock (Albator). Broccoli Co souhaite développer ses licences à l'étranger tandis que Studio-Za Endo cherche un diffuseur pour un long-métrage. Bien d'autres étaient intéressés par la création d'anime à destination d'un très jeune public (preschool), séries encore peu courantes au Japon alors que c'est le cas en France. La plupart des studios japonais présents, mis à part la Toei animation, ne sont pas des acteurs très connus du marché nippon. Ils viennent tous de Nerima, un des vingt-trois arrondissements formant Tôkyô. C'est là que Tezuka avait implanté son premier studio d'animation. Notons que, par ailleurs, Nérima a été le lieu de production du premier long métrage d'animation en couleur (Hakujaden) et de la première série télévisée japonaise (Astroboy). Que recherchent les Français ? Des partenaires qui puissent être à la fois des investisseurs financiers, des interlocuteurs possédant un savoir-faire technique de qualité et un diffuseur. À l'heure actuelle, il est difficile de dire si des contrats ont été signés à la fin de ce séminaire. Mais ce qui est sûr, c'est que de nouvelles tentatives de collaboration ont été évoquées.
Les studios japonais en visite en France :
Broccoli Co. Ltd
Doga Kobo, Inc
Mebius Tone, Inc
Mushi Production Co, Ltd
Office Pri-on, Co., Ltd
Rikuentai, Inc
Studio Cats, Inc
Studio Hibari Co, Ltd
Studio-Za endo Inc
Tokyo Kids Co, Ltd
Toei animation



Mythologie ...

Dragon chinois

 Le dragon Chinois (pinyin : long) est une créature fantastique. Longtemps un symbole puissant de pouvoir favorable dans le folklore et l'art chinois, c'est la personnification du concept du yang et associé avec le climat et l'eau comme celui qui apporte la pluie.

Légende de l'Empereur jaune

La légende indique que c'est Huang Di (Empereur jaune) utilisa un serpent pour son blason. Chaque fois qu'il conquit une nouvelle tribu il ajoutait l'emblème de son ennemi au sien. Huang Di fut immortalisé en un dragon qui parait comme son blason. Ce qui explique pour le dragon chinois a le corp d'un serpent ; les écailles et la queue d'un poisson ; les bois d'un cerf ; la face d'un qilin (une créature mythique genre daim avec du feu partout sur son corp) ; et deux paires des serres des aigles ; et les yeux d'un démon. Ils volent dans le ciel au milieu des nuages. Presque toutes les images des dragons chinois les représentent jouant avec une perle de feu. On suppose que c'est cette dernière qui leur donne leur pouvoir et leur permet de monter au paradis. Aussi, comme les Chinois considèrent Huang Di comme leur ancêtre, ils se réfèrent à eux même quelquefois comme “les descendants des dragons”.


Légende de la carpe

Une autre légende dit que les carpes capables de sauter au-dessus de la porte de dragon deviendront des dragons. Plusieurs chutes d'eau et cascades en Chine sont considérées comme les endroits des portes de dragon. Cette légende est une allégorie de la conduite et des efforts pour surmonter les obstacles.

Les orteils de dragon

Les dragons impériaux chinois ont cinq orteils à chaque pied ; les dragons coréens et indonésiens en ont quatre et les japonais trois. Pour expliquer ce phénomène la légende chinoise précise que bien que les dragons soient chinois à l'origine le plus loin qu'ils allaient ils perdaient leurs orteils et pour expliquer qu'ils n'existent que dans ces pays s'ils avaient été plus loin ils n'auraient plus eu d'orteil. La légende japonaise est inverse que les dragons sont d'abord apparu là et qu'ils eurent plus d'orteils au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient t que plus loin ils auraient eu trop de doigts pour marcher correctement. En Corée et en Indonésie les deux explications s'appliquent en fonction de la direction où voyage le dragon.
Une autre interprétation : en fonction de plusieurs sources les dragons chinois avaient quatre orteils - mais le dragon impérial en avait cinq. C'était une infraction majeure pour un autre que l'empereur d'utiliser le symbole du dragon à cinq serres

Le nombre neuf

Le nombre neuf est considéré chanceux en Chine et les dragons chinois y sont souvent connectés. Par exemple un dragon chinois est normalement décrit en termes de neuf attributs et habituellement à 117 écailles - 81 (9x9) mâle et 36 (9x4) femelle.

Zodiaque chinois

Le dragon est l'un des 12 animaux du zodiaque chinois qui sont utilisés pour désigner l'année dans le calendrier chinois. Il est supposé que chaque animal est associé avec certains traits de la personnalité.


Symbole de l'empereur

An impérial robe from Qing DynastyLe dragon fut un symbole pour l'empereur dans plusieurs dynasties chinoises. Pendant la fin de la dynastie Qing le dragon fut même adopté comme le drapeau national. C'était une infraction punie de mort pour les manants (gens ordinaire) de porter des vêtements avec le symbole du dragon.
Le dragon est la manifestation de la puissance impériale, emblème de l'Empereur et symbole des fonctions royales. Il représente l'Empereur, tandis que le Phénix est symbole de l'impératrice.


Contrôle des mers :
 
Les dragons sont considérés comme ceux qui ordonnent sur les mers. Ils peuvent se montrer en tornade ou en typhons au-dessus de l'eau.


Maître des éléments

Les dragons gouvernent les mers et les océans. Ils peuvent se montrer en tornade ou en typhons. Gardiens des eaux, ils sont plutôt bienfaisants, mais ils peuvent être maladroits, se tromper de tâche, s'endormir, voire s'enivrer, et c'est alors la catastrophe : le fleuve déborde, la tempête ravage les côtes, ou bien, au contraire, les sources tarissent, la sécheresse menace. Il faut alors les rappeler à l'ordre, ou même les punir : si la pluie tarde trop malgré les prières, on sort la statue du dragon hors de son temple pour l'exposer au grand soleil : car il est bien connu que les Dragons n'aiment pas trop le soleil...
De nombreux dragons hantent le ciel de la Chine. Certains poursuivent inlassablement le Soleil et la Lune, provoquant les éclipses. (Il est intéressant de noter qu'astronomiquement, la tête et la queue de la constellation du dragon sont les nœuds de la lune, les points où ont lieu les éclipses). Un grand dragon de feu conditionne de ses humeurs la vie : il ouvre les yeux et c'est le jour, il les ferme et c'est la nuit. Son souffle provoque les tempêtes. Le tonnerre est une manifestation de sa colère, ou de ses combats avec d'autres dragons.
Ils jouent également un rôle essentiel dans l'agriculture et représentent le cycle de la végétation, figurés par l'hexagramme K'ien, principe du ciel et de la création, dont les 6 traits pleins représentent les 6 étapes de la manifestation de la vie végétale :

La première est le "dragon invisible", à l'image de la semence enterrée, le pouvoir de la création non encore exprimée.

La deuxième est le "dragon des champs", à l'image du germe qui croît, mais n'est pas encore visible.

La troisième se nomme "dragon visible", et symbolise le germe apparaissant hors de terre.

La quatrième est le "dragon bondissant" : la plante croît et donne ses fruits.

La cinquième est dite "dragon volant", à l'image des graines et pollen qui essaiment.

La sixième enfin est le "dragon planant", c'est l'esprit qui ordonne le tout, le roi-dragon céleste.

On retrouve cette association du dragon avec l'élément eau et le cycle végétal dans le festival des bateaux dragons, qui se déroule sur les lacs et cours d'eau de certaines provinces chinoises en souvenir du suicide en 290 avant J.-C. du poète Qu Yuan, désespéré de ce que ses talents ne soient pas reconnus par le roi. Cette cérémonie-souvenir est également liée au temps du repiquage des pousses vertes du riz, qui a lieu à la même époque, après les grandes pluies de printemps.


Neuf types classiques
Tianlong, le dragon céleste
Shenlong, le dragon spirituel
Futs-Lung, le dragon des trésors cachés
 Dilong, le dragon souterrain
Yinglong, le dragon ailé
Qiulong, le dragon cornu
Panlong, le dragon enroulé : habite les eaux
Huanglong, le dragon jaune, qui émergea de la rivière
Luo pour montrer à Fuxi les éléments de l'écriture roi dragon.


Le premier dragon chinois

Le plus ancien objet archéologique représentant un dragon a été découvert en 2005 dans une tombe nobiliaire de la zone palatiale de Erlitou au Henan, site supposé de la capitale des Xia. Son âge a été estimé à 3700 ans ; il est composé de quelque 2000 pièces de turquoise. D'autres objets anciens en forme de dragon ont été retrouvés sur le territoire actuel de la Chine populaire, mais dans des régions excentrées.


Mythologie ...

Les quatres animeaux

Les quatre animaux (sìshòu), encore appelés quatre pouvoirs (sìlíng) ou quatre figures (sìxiàng), sont les symboles et les gardiens des quatre orients dans l'astrologie chinoise et le feng shui. Ce sont le dragon d'azur de l'Est, la tortue noire du Nord, le tigre blanc de l'Ouest et l'oiseau vermillon du Sud. Vers la fin des Royaumes combattants, ils ont été intégrés dans le système des cinq éléments avec la licorne jaune du Centre.
Ils sont aussi reconnus par la tradition occultiste japonaise Onmyodo, inspirée par la théorie chinoise des cinq éléments, et très souvent évoqués dans les mangas, dessins animés et jeux vidéo japonais


Origine

La notion de dieux des quatre orients semble remonter à l'Antiquité, tout comme l'association des couleurs et des directions. Cependant, leur identité a varié. Un passage du Liji [1] cite la licorne et le phénix à la place du tigre et de l'oiseau ; ce dernier peut d'ailleurs être confondu avec le phénix. Le Livre des monts et des mers mentionne des dieux différents, avec quelques ressemblances néanmoins : celui de l'Ouest a des « griffes de tigre », et le nom du dieu de l'Est pourrait être un homonyme de « serpent », parent du dragon. L'origine des symboles actuels n'est pas encore éclaircie. Certains, comme la tortue noire, semblent être l'interprétation de la forme des astérismes du quartier zodiacal qu'ils représentent.


Caractéristiques

Les connotations générales des animaux sont celles de leurs associations dans le système des cinq éléments. D'autre part :
Le dragon azur présente les caractéristiques de tous les dragons et l'oiseau vermillon celles des phénix.
Le tigre est associé à la puissance militaire. Un jade blanc portant la représentation d'un tigre était offert aux généraux. Selon les Annales de Wu et Yue, trois jours après l'enterrement d'un roi, un tigre blanc formé par la concrétion de l'élément métal apparait sur sa tombe. La couleur blanche signale de plus un animal magique à la longévité exceptionnelle, car on prétend qu'un tigre qui réussit à survivre cinq cents ans devient blanc.
La tortue noire est aussi le nom d'un dieu astral.


Astrologie, feng shui et taoïsme

En astrologie, ils représentent chacun un quartier du zodiaque, soit sept maisons astrales. La tortue noire du nord a une place particulièrement importante car les astérismes du ciel septentrional proches du pôle céleste, axe du ciel, jouent un grand rôle dans les destinées.
En matière de feng shui, l'influence de la Chine du nord, où le logement idéal fait face au sud, fait que l'oiseau vermillon représente l'avant, la tortue noire l'arrière, le dragon azur la gauche et le tigre blanc la droite. Un certain déséquilibre est introduit dans l'ensemble, l'oiseau (sud) étant préféré à la tortue (nord) et le dragon (est) au tigre (ouest). En effet, les facteurs géographiques d'ensoleillement et les associations des cinq éléments donnent à l'ouest et au nord à une connotation un peu sinistre (métal et eau [froide] sombre), contrairement à l'est et au sud entièrement positifs (végétation et chaleur ensoleillée). Ce concept se retrouve dans les grands temples où la salle principale est encadrée de deux petites salles, celle du dragon à gauche et celle du tigre à droite. Traditionnellement, les fidèles entrent par la porte du dragon et sortent par celle du tigre ; ce sens de circulation symbolise l'introduction des influences propices et l'expulsion des néfastes. Parfois une tête de dragon figure à l'intérieur du temple et une tête de tigre à l'extérieur.
Préalablement à certaines méditations taoïstes comme celles de l'école Shangqing, l'adepte convoque les quatre animaux, dieux des quatre orients, qui viennent garder chacun à sa place l'espace de méditation.


Le phénix chinois ou Fenghuang

Le fenghuang (pinyin : fènghuáng) ou phénix chinois est un oiseau mythique qui règne sur tous les autres oiseaux. Les mâles sont appelés Feng et les femelles Huang . Cette distinction des genres est parfois éclipsée pour ne former qu'une seule entité féminine. En effet cet oiseau est souvent associé au dragon (dont il est parfois considéré comme le père) qui est son pendant masculin.


Tortue noire du nord (Xuanwu)

La Tortue noire du nord Guerrier noir ou Xuanwu est l'un des quatre animaux totem des orients. C'est aussi l'un des cinq animaux fantastiques de la théorie des cinq éléments . Associée au Nord et à l'eau, sa forme daterait des Zhou. Son nom chinois est composé de xuán, « obscur », et de wǔ, « guerrier », sa carapace évoquant une armure. Également appelée "tortue-serpent" [1], elle est en général représentée comme une tortue autour de laquelle s'enroule un serpent. Cette figure pourrait être à l'origine du mythe prétendant que le mâle de la tortue étant souvent impuissant, la femelle s'unit avec un serpent. Cette croyance est à l'origine du symbolisme contradictoire de l'animal : sacré depuis l'antiquité parce que portant sur son dos la représentation de l'univers, il représente parfois l'immoralité. Pour réintroduire une certaine logique, on attribue parfois le défaut à une variété particulière, le bīe [2], ingrédient de la fameuse « soupe de tortue ».
La tortue noire est le plus important des animaux totems de l'astrologie car elle gouverne le quartier nord du zodiaque où se situe l'étoile polaire, axe du ciel, et les astérismes présidant à la naissance, à la mort et à la longévité.

Sous la forme de Zhenwudadi, xuanwu est également un dieu taoïste.
1. gūishé



Le Qilin

Le qilin, qílín (pinyin), kirin (japonais), ou kỳ lân (vietnamien) est un animal chimérique de la mythologie chinoise qui ne réside que dans les endroits paisibles ou au voisinage d'un sage. En découvrir un est donc un bon présage. On lui prête aussi le pouvoir de donner un fils talentueux. Qi est le nom du mâle et lin celui de la femelle, qilin la combinaison des deux. Il est parfois appelé familièrement sibuxiang [1] « qui ne ressemble à rien », terme englobant différents animaux réels ou imaginaires d'aspect composite. Comme il apparait dans les textes (mais pas toujours dans les représentations) avec une corne unique, on le nomme aussi licorne.


Description

Selon le Shuowen jiezi [2], dictionnaire de la dynastie Han, le qilin est un animal doux et aimable, avec un corps de cerf, une queue de bœuf et une corne unique. Duan Yucai [3] des Qing, dans son édition commentée, précise que sa corne, enveloppée de chair contrairement à celle du rhinocéros, est symbole de sagesse et non arme ; elle lui permet de séparer les justes de ceux qui ont quelque chose à se reprocher. Il a des sabots fendus ou cinq doigts. D'autres lui prêtent un pelage tacheté et un ventre jaune ; cette description est peut-être influencée par l'aspect de la girafe ramenée d'Afrique en 1414 par Zheng He et accueillie par l'empereur comme un qilin, témoignage de son bon gouvernement.
Le qilin est l'incarnation même de l'harmonie: sa voix est mélodieuse, sa démarche régulière. Il ne fait pas un pas sans avoir regardé auparavant où il va mettre le pied et ne détruit rien sous son sabot, pas même les brins d'herbe. Il ne traverse que les bons endroits et couche en terrain plat. Végétarien, il est nommé « bête bienveillante » [4] ou « bête auspicieuse » [5]. On prétend qu'il est l'émanation de Taisui, dieu astral de Jupiter qui gouverne le destin de l'année, et qu'il peut vivre deux mille ans. Selon certains, le cri du mâle présage l'apparition d'un sage, celui de la femelle le retour à la paix ; le cri d'été est favorable à la croissance des enfants, celui d'automne restitue les forces.
Malgré son tempéramment pacifique, le qilin peut, pour lutter contre le mal, cracher des flammes et rugir d'une voix de tonnerre.


Symbolisme

Roi des animaux : Selon le Liji, les quatre animaux sont le qilin, le phénix, le dragon et la tortue. Le qilin règne donc sur les animaux à poil, le phénix sur ceux à plumes, le dragon sur les bêtes à écailles et la tortue sur celles à carapace. Dans le Mengzi, il domine les animaux qui marchent alors que le phénix règne sur ceux qui volent. Dans les régions encore infestées de bêtes sauvages, on plaçait sur les autels l'inscription « Ici demeure un qilin » [6] pour les éloigner.

Gage de paix et de félicité :
 L'apparition d'un qilin est bon signe pour la région, sa disparition mauvais signe. Selon le Kongzi jiayu [7], tuer de jeunes animaux éloigne le qilin, briser les œufs dans les nids fait disparaitre le phénix, assécher les cours d'eau chasse le dragon. La tradition rapporte que lorsque Confucius travaillait à la rédaction des Annales de Lu vers la fin de ses jours, on annonça qu'un qilin avait été tué par un chasseur à l'ouest de la capitale. Il comprit alors que le roi Ai n'en avait plus pour longtemps et déclara : « Mon travail est fini ». Le « Livre du qilin » [8] désigne parfois les Annales.
Annonce de la venue d'un sage, d'un bon souverain ou de la naissance d'un fils talentueux : le Shijing utilise l'expression « trace du qilin » [9] pour désigner les descendants du roi Wen de Zhou et vanter leurs talents. On raconte qu'une licorne apparut à la mère de Confucius peu avant sa conception et déposa un livre de jade sorti de sa bouche [10]. Le thème de la licorne donneuse d'un fils promis à une belle carrière [11] était autrefois très populaire ; il apparait sur les estampes de Nouvel An ou les décorations de mariage. Un jeune garçon ou un jeune homme vêtu en aristocrate y est monté sur un qilin, accompagné de la déesse donneuse d'enfants. Dans le sud de la Chine, des « danses de licorne » avaient lieu pendant la période du Nouvel an. Les femmes désireuses d'avoir un fils devaient toucher la frange représentant sa barbichette. L'apparition d'un qilin est aussi gage de bon gouvernement et motif de réjouissances. Un qilin blanc serait apparu durant le règne de Han Wudi. Il proclama alors une nouvelle ère, celle du « grand commencement » [12]. Il fit fondre une nouvelle monnaie d'or appelée « empreinte de qilin » [13] et bâtir un Pavillon du qilin [14] dans le palais de Weiyang [15]. Le nom des ministres émérites devrait y être gravé. La girafe ramenée d'Afrique en 1414 par Zheng He et ses compagnons fut accueillie par l'empereur Yongle comme une licorne.


Représentation

Les sculptures de qilin les montrent avec le corps couvert d'écailles, des sabots de bœuf et, contrairement aux descriptions des textes, plus souvent une paire de cornes qu'une corne unique. Sous les Ming, la ou les cornes sont en général couchées vers l'arrière suivant la crinière traitée à la façon de flammes. Du feu sort parfois de la bouche, ainsi qu'un livre comme dans la légende de Confucius, mais il s'agit ici d'un soutra. Sous les Qing, (1644–1911), les cornes se dressent comme celles d'un cerf, la licorne a souvent une barbichette et une queue de lion ; les kirins japonais sont très semblables aux qilins Qing. On trouve souvent les licornes aux abords des temples et des palais ; l'impératrice Wu Zetian en avait placé une sur la tombe de sa mère. Sous les Qing, le costume des fonctionnaires militaires de premier grade portait le qilin sur les manches ; « les animaux saluant la licorne » était un motif de broderie prisé pour les jupes des dames de la haute société.


Dans la culture japonaise

Le kirin est bien connu de la culture japonaise, où il porte parfois sous le nom de ikkakujū, contraction de ichi (un), kaku (corne) et jū, (bête). Kirin est le nom de la girafe et aussi celui de l'une des trois plus grandes marques de bière à laquelle il sert de logo. Des personnages de dessin animé s'en inspirent, comme les kirins des Douze royaumes ou Shishi Gami de Princesse Mononoke


Notes
1. Outre des animaux fantastiques ou mal identifiés, le terme sibuxiang désigne aussi une espèce zoologique définie, le Cerf du père David


LE TATOUAGE POLYNESIEN

Le tatouage indiquait souvent une appartenance à un rang social élevé. Il revêtait un caractère symbolique relatif au sacré et au surnaturel, à l'acceptation d'un individu à une communauté (le passage de l'adolescence à l'âge adulte par exemple) et à la fécondité. Il pouvait être réservé à des héros, souvent guerriers particulièrement valeureux. Le tatouage était toujours valorisant pour la personne qui était apte à recevoir ce privilège. Celui ou celle qui en était recouvert se distinguait donc facilement grâce à cette forme d'ornement du corps. Ainsi le corps pouvait être recouvert presque entièrement. Les motifs utilisés de façon symbolique faisaient souvent référence aux éléments naturels ( soleil, lune, végétation, animaux, points cardinaux, comètes, figures humaines) ou à de simples figures géométriques ; ils pouvaient également évoquer la vie sociale : les combats, les armes de guerre, les sacrifices humains. Selon la tradition, les hommes étaient abondamment tatoués, alors que les femmes préféraient des tatouages plus localisés intéressant les parties charnues de leur personne.Traditionnellement, le tatouage étaient réservées aux classes supérieures. Cette pratique était liée au désir de renforcer le pouvoir de la fécondité, les liens avec le surnaturel, et plus que tout, cela revêtait un caractère sacré. Hommes et femmes portaient des tatouages sur diverses parties du corps ; la différenciation sociale était soulignée par des signes correspondant à chaque classe sociale, sous le contrôle vigilant des chefs : quand un initié se voyait reconnaître de nouveaux mérites, il pouvait ajouter de nouveaux tatouages au précédents. Les femmes étaient moins ornées, mais les dessins étaient plus élégants et mieux exécutés parce qu'ils étaient considérés comme une parure. En revanche les hommes avaient souvent tout le corps couvert de tatouages. Seul le visage était respecté, à l'exception de quelques guerriers ou prêtres qui portaient parfois un emblème particulier sur le front et les lèvres. Chez les Marquisiens, il recouvrait entièrement le corps et la face. Les femmes étaient tatouées sur les hanches et sur les fesses, avec quelques motifs sur les mains et les chevilles. Dans les îles de la Société, les motifs se limitaient à la partie inférieure du corps, et chez les femmes aux poignets et aux jambes. Il existait une incroyable variété de motifs. Les chefs pouvaient avoir une multitude de tatouages sur leur corps et ceux-ci pouvaient évoquer une entreprise guerrière ou un événement important. Il existe plusieurs types de tatouage : les tatouages destinés aux dieux, aux prêtres et aux chefs, héréditaires et réservés à leurs descendants ; les tatouages de type Hui A ri'i , Arioi'i , réservé aux chefs (hommes et femmes) ; les tatouages de type Hui To'a , Hui Ra'atira , To'ai , pour les chefs de guerre, les guerriers, les danseurs, les rameurs, etc. ; le type Manahune , pour les personnes sans généalogie ou sans ascendance héréditaire notable. Le tatouage a rapidement disparu avec l'arrivée des missionnaires. Les différents motifs et planches de personnages tatoués et autres relevés nous sont parvenus grâce notamment au peintre anglais Sydney Parkinson et à l'allemand Von Den Steiner. Aujour'hui le tatouage connait un renouveau notoire dans la société polynésienne Cette opération s'avérait très douloureuse mais supportable. La cérémonie du tatouage était un véritable rite, au son des tambours, des flûtes et des toere , car la musique occupait une place de choix. Le prêtre tatoueur jouissait d'un grand prestige dans la société polynésienne. Il employait pour son art, quelques instruments. Les teintures étaient d'origine végétale préparées à partir de fruits ou d'écorces brûlées mélangées à de l'eau. Il disposait de deux instruments : un poinçon ou une sorte de peigne et un petit bâton. Le poinçon consistait en un manche de bois auquel était fixé soit un os d'oiseau, soit un morceau de nacre, soit des dents de poisson, de porc, de requin, de baleine, soit même des dents humaines égrisées avec soin ; et pouvait avoir jusqu'à 36 dents. Pour faire pénétrer ce premier instrument sous la peau, le prêtre tatoueur disposait d'un second ustensile, un bâtonner, sorte de petit marteau à l'aide duquel il faisait pénétrer le poinçon en le frappant. La peinture utilisée, d'un noir très accusé, est tirée de la noix du "bancoule Tiairi" brûlée et pulvérisée. On mélangeait la poudre à de l'eau où à du monoi ; la teinture, injectée sous la peau, prenait une couleur bleuâtre absolument indélébile. Pour cicatriser les plaies, on utilisait une plante odoriférante, l' Ahi tutu . Le prêtre tatoueur disposait d'un vaste éventail de modèles. Le choix des dessins était très délicat et on procédait avec le plus grand soin. Il dessinait le motif sur le corps à l'aide d'un bâtonner de charbon de bois ; il travaillait souvent à main levée, puis, avec ses instruments, il pratiquait l'incision dans laquelle il injectait la substance colorante. Le prêtre tatoueur est considéré comme un détenteur privilégié d'une science à transmettre fidèlement aux générations futures.

Le Maori

La légende du Moko

Selon la mythologie Maorie, le tatouage a commencé par une histoire d'amour entre un jeune homme qui s'appelait Mataora (ce qui signifie " visage de la vitalité ") et une jeune princesse du monde des ténèbres du nom de Niwareka.
Un jour Mataora frappa Niwareka. Niwareka s'enfuit alors pour rejoindre le royaume de son père, un royaume nommé Uetonga. Mataora, le cœur brisé et repentant, partit à la recherche de Niwareka. Après bien des épreuves, et après avoir surmonté de nombreux obstacles, Mataora est finalement arrivé dans le royaume de Uetonga. Mais, après son long voyage, la peinture de son visage était sale et abîmée. La famille de Niwareka se moqua de la piteuse apparence de Mataora.. Humblement, Mataora implora le pardon de Niwareka , et elle finit par le lui accorder. Le père de Niwareka offrit alors à Mataora de lui enseigner l'art du tatouage. En même temps, Mataora apprit l'art de Taniko - qui consistait à garnir le bord des manteaux de tresses de toutes les couleurs. Mataora et Niwareka ont ensuite regagné le monde des humains, en y rapportant l'art du moko et celui du taniko. Comme le prouve l'archéologie, c'est à la culture polynésienne orientale que la Nouvelle Zélande doit l'art du tatouage. On peut retrouver les ciseaux en os utilisés pour le tatouage dans des sites archéologiques de différentes époques en Nouvelle-Zélande, aussi bien que dans des sites de l'ancienne Polynésie Est. Mais si le Maori a pratiqué le tatouage, il n'existe aucune preuve que le peuple Moriori l'ait fait. En Nouvelle-Zélande, c'est sur les sites les plus anciens qu'on trouve les ciseaux avec les lames les plus larges, ce qui tendrait à confirmer la théorie selon laquelle, dans les époques les plus reculées, on préférait des motifs rectilignes de tatouage.


Le Moko

- tatouage complet du visage

La tête était considérée comme la partie la plus sacrée du corps, et comme le tatouage faisait couler du sang, les artisans tatoueurs, les "tohunga-ta-oko", étaient des personnes particulièrement "tapu". Tous les Maoris de haut rang étaient tatoués et ceux qui ne l'étaient pas étaient considérés comme des personnes sans aucun statut social. Par ailleurs, le moko rendait le guerrier attirant pour les femmes. Le tatouage commençait dès la puberté, accompagné de beaucoup de rites et de cérémonies rituelles. L'instrument employé pour tatouer était un ciseau en os, soit avec un bord en dents de scie, soit avec un bord droit et très tranchant. La première opération du tatouage consistait à faire de profondes entailles dans la peau. Ensuite, on trempait le ciseau dans un pigment de suie, tel que la gomme brûlée de l'arbre indigène gomme, le Kauri (grand conifère des forêts du nord de l'île du Nord, au fût élancé et à la couronne très haute, qui peut devenir géant), ou bien la suie des chenilles brûlées. Ensuite, le pigment était martelé dans la peau. C'était extrêmement douloureux et très long ; souvent, on plaçait des feuilles de l'arbre indigène, le Karaka, sur les incisions boursouflées du tatouage pour accélérer la guérison. Les guerres étaient fréquentes, et le guerrier avait peu de temps pour récupérer. Durant le temps de guérison, il était souvent impossible de manger, à cause du gonflement du visage. Pour y arriver, on versait de la nourriture liquide dans un entonnoir en bois, jusqu'à ce que le guerrier soit à nouveau capable de s'alimenter normalement. Pendant le tatouage, on jouait de la flûte et on récitait des poèmes, pour aider à soulager la douleur. Bien que les tatouages se fassent surtout sur le visage, les guerriers du nord d'Auckland se faisaient des tatouages en spirale sur les fesses, et souvent jusqu’au genou. Les femmes étaient moins tatouées. Leurs lèvres étaient soulignées, habituellement de bleu foncé. Leurs mentons étaient tatoués, et parfois quelques lignes fines décoraient les joues et le front.
›› Tohunga : Sorcier, prêtre, sage, guérisseur.
›› Tohungaism : médecine traditionnelle des guérisseurs Maoris.
Le travail des tohunga s'entourait d'un certain rituel et de pratiques religieuses. C'est cela qui lui conférait un caractère sacerdotal. Les tohunga pouvaient se spécialiser dans une discipline : connaissances sacrées, cérémonial rituel, histoire, légendes et généalogies, ou encore : relations avec les esprits et démons, mais, en fait, chacun devait avoir des compétences dans les autres domaines. Les tohunga-magiciens subissaient un long entraînement physique et mental. Leur commerce avec les dieux était censé leur donner des pouvoirs surnaturels. Aussi étaient-ils des conseillers influents auprès des conseils de tribu et des chefs importants qui détenaient un grand pouvoir, de par leur ascendance. On consultait le Tohunga, qui s'interrogeait l'avenir en jetant une baguette faite de "raupo", (typha angustifolia, espèce de roseau fort commun en Nouvelle Zélande.) Peut être qualifié de Tohunga, toute personne habile et experte dans un art :par exemple la construction (des pirogues ou des maisons) le tatouage, la sculpture sur bois, etc. Le travail des Tohunga s'entourait d'un certain rituel et de pratiques religieuses. C'est cela qui lui conférait un caractère sacerdotal.

Source : Dictionnaire Néo-Zélandais-Français - Ewan Jones et Myreille Pawliez. Editions L'Harmattan

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